Clair et obscur, burlesque et tragique, réservé, mais audacieux, Vald est un artiste paradoxal. Présent depuis 2010, le rappeur d’Aulnay-sous-Bois dénote par sa proposition artistique singulière. Le V casse les codes et se joue sans cesse des clichés. Malgré son image de rappeur “sympathique”, ses textes sont teintés de noirceur et de cynisme. Véritable observateur du monde, son œuvre interroge autant qu’elle nous percute.

Le 2 février 2022, le rappeur a sorti V, son nouvel album. Portrait de l'artiste à travers ses chiffres et citations les plus marquantes. 

‍

1 carrière de comique avortée

Avant de se lancer dans le rap, Vald s’est essayé à la comédie, sa première passion. Avec son pote de toujours Suikon Blaze AD, ils ont même participé à une scène ouverte au théâtre Trévise. Aujourd’hui, à travers son personnage ou ses textes, on peut toujours déceler des traces de son attrait pour l’humour et le second degré.

‍

"Gros, là, j'suis premier degré
J'ai raté ma vie si j'finis pas au trente-troisième" (Megadose, Agartha, 2017)

‍

62 références à Aulnay sous Bois

Originaire d’Aulnay-Sous-Bois, Vald a habité à la cité des 1000 1000, surnommée les 100Keus, avant de déménager dans une zone pavillonnaire. Il témoigne souvent des difficultés pour être pris au sérieux dans le rap, lorsque l’on n’a pas grandi dans une cité, et n’hésite pas à se moquer de ceux qui jouent les gangsters. Il déplore aussi le fait qu’on glorifie parfois trop souvent la violence ou la vente de drogue, et que cela peut desservir les populations issues des banlieues.

‍

“Certains jeunes ici sont fascinants, rêvent d'être un gravillon dans l'engrenage des bâtiments. Car c'est la honte d'être un gosse des pavillons" (Aulnay-Sous-Bois, NQNT, 2014)

‍

29 feats avec Suikon Blaz AD

Présent en feat sur tous les projets du V (hormis “Horizon vertical” avec Heuss L’Enfoiré où il a quand même fait la prod d'un track), Suikon Blaz AD reste très peu actif en solo. Véritable homme de l’ombre, il assure ses backs sur scène depuis des années. À chaque apparition, il impose sa technique précise et son flow aiguisé. À tel point qu’il parvient presque à éclipser ses collègues Vald, Orelsan et Gringe, en entrée du morceau “Qui dit mieux”, sur l’album du dernier cité. Une mixtape serait en préparation, patience...

25 morceaux contenant “cruel”

Depuis ses débuts, Vald s’évertue à exposer à ses auditeurs une face peu reluisante du monde moderne. Ce thème arrive à son paroxysme sur l’album “Ce monde est cruel”. Il y rejette fermement l’obligation de succès et de popularité, auxquelles chacun a été confronté. Dans l’étonnant “Deviens génial”, il s’adresse à son fils à propos de la dure réalité qui l’attend. Se moquer du regard des autres et devenir la meilleure version de soi-même, un sacré défi.

‍

“Ni se nourrir, ni se loger n'est gratuit, j'crois qu'avec ça, j'ai tout dit. Ce monde est cruel (ce monde est cruel)" (Rappel, CMEC, 2019)

‍

29% de ses tracks produits par Seezy

Vald et son producteur fétiche se rencontrent quelques mois avant la sortie d’“Agartha”. Cinq ans plus tard, ils s’imposent comme un duo de choc. Pourtant, les deux comparses admettent qu’au départ, aucun n’était attiré par l’univers de l’autre. Seezy s’inspire beaucoup du rap US, notamment d’Atlanta, et de producteurs comme Metro Boomin, Weezy ou Southside. Il produit le banger “Désaccordé” et assure la production quasi-intégrale de “XEU”. Il a aussi placé pour YL, Ninho, ou encore Kery James.

‍

“Fuck it, Seezy déprimé, V.A.L.D V.I.P
Nos merdes se sont fait primer, nos mères devaient se priver” (No friends, CMEC, 2019)

‍

1 pension alimentaire

Tout au long de sa discographie, Vald s’est beaucoup confié sur son rapport aux femmes. Il se considère comme un mec banal, et avoue ses difficultés passées à se montrer intéressant à leurs yeux. Il explique également comment leur regard à changer depuis qu’il connaît le succès. Dans “Pensionman”, il raconte la vie d’un super-héros venant en aide aux mères dans le besoin. À travers ce morceau, il dépeint en fait sa propre réalité.

‍

66 % des morceaux avec une référence au cannabis

V.A.L.D fait régulièrement allusion à ses addictions, notamment au cannabis. Rien de bien nouveau dans le rap, mais comme à son habitude, il aborde le sujet de manière peu conventionnelle. Il témoigne de son goût pour la fumette, mais également de l’engrenage dans lequel il paraît coincé. Fumer fait partie de sa routine quotidienne, à tel point qu’il semble ne plus y prendre de plaisir. 

‍

“La plupart du temps, je suis tout seul, haut dans les nuages. Ça fait longtemps que ça m'fait plus rire, mais j'fais un collage” (YAX3, NQNT33, 2018)

‍

323 morceaux depuis le début de sa carrière

Actif depuis plus de dix ans, Vald est un artiste particulièrement prolifique. Très attaché au format mixtape, c’est ainsi qu’il débarque dans le game en 2014, avec “NQNT”. Deux autres projets précéderont son premier album “Agartha”, paru en 2017. En 2019, il crée son label Echelon Records, voué à mettre la lumière sur des artistes méconnus. Dans “V”, il explique que les fans qui le réclament sans cesse ne voient pas le travail acharné qu’il abat pour les satisfaire.

‍

"Soit j'meurs en essayant, soit je fais le diamant ; J'oublierai pas d'sauver l'monde et d'être un bon amant ; J'suis dans le top, j'suis dans l'enceinte, je pénètre abondamment” (Sur un nouvel album, V, 2022)

‍

‍

‍

‍

🖊️ Rédigé par Titouan

⬇️ Partager cet article :