Le marketing d'influence dans le rap

Comment les artistes deviennent des levier d'influence puissants pour les marques

2024-08-29

Rap FR

Avec l’essor du rap comme genre musical dominant et influenceur culturel, de plus en plus de marques s’associent aux rappeurs pour intégrer leurs produits dans les paroles, les clips, ou via les réseaux sociaux des artistes. Ces stratégies marketing soulèvent des questions sur leurs légalité, leurs impacts et les différents accords existants entre artistes et entreprises. Focus sur cette tendance croissante à la croisée du business et de l’art.

Marques et rap : un partenariat stratégique

Les collaborations entre rappeurs et marques ne se limitent pas à un simple coup de publicité. Le rap, devenu un vecteur d'influence majeur, a la capacité de propulser une marque en un instant, notamment auprès d’un jeune public très connecté. Les mentions dans les paroles peuvent directement impacter la notoriété d'une entreprise, surtout lorsque le rappeur bénéficie d'une forte popularité.

Les artistes égéries et leurs marques

La relation entre marques et rappeurs s'explique par le fait que les textes de rap racontent souvent des histoires de réussite sociale, d'ascension ou de richesse, ce qui correspond aux aspirations des jeunes générations. Les marques de luxe, de mode ou de nouvelles technologies trouvent ainsi un écho naturel dans ces récits. Par exemple, lorsque Booba mentionne des marques comme Louis Vuitton ou Cartier, il ne fait pas seulement référence à des produits, mais aussi à un certain style de vie.

Les rappeurs, les meilleurs des influenceurs ? 

Le pouvoir d’influence des paroles de rap sur les consommateurs est indéniable, et plusieurs exemples récents en témoignent. Les rappeurs, par leur position d'icônes culturelles, peuvent transformer une simple mention de marque en véritable phénomène commercial. Aux États-Unis, Cardi B a illustré cette tendance avec son morceau "Bodak Yellow" où elle fait référence aux fameuses semelles rouges de Louboutin ("These expensive, these is red bottoms, these is bloody shoes"). Après la sortie du morceau, les recherches sur les chaussures Louboutin ont explosé, boostant la visibilité et les ventes de la marque. 

Nicky Minaj pour Chanel

En France, un phénomène similaire s'est produit avec Jul et la marque Quechua. Le rappeur marseillais, connu pour ses références à la culture populaire et accessible, a contribué à augmenter les ventes des produits de la marque de sport après les avoir mentionnés dans plusieurs de ses morceaux, notamment "Tchikita". Ces exemples montrent à quel point les rappeurs peuvent agir comme des prescripteurs puissants, capables de faire grimper la popularité d’une marque simplement en la citant dans leurs textes.

Le placement de produits dans les paroles : une pratique encadrée

Le placement de produits dans les clips musicaux n’est plus une nouveauté, mais qu’en est-il de la mention directe d’une marque dans les paroles ? Est-il légal pour une entreprise de payer un rappeur pour qu’il cite son produit dans une chanson ? La réponse est oui, mais sous certaines conditions. En France, comme dans d'autres pays, il n'existe pas de législation spécifique encadrant le placement de produits dans les textes de chansons. Cependant, ce type de collaboration doit respecter certaines règles de transparence.

Lil Pump

Sur le plan éthique, la pratique soulève des interrogations sur la créativité et l'authenticité artistique. Dans certains cas, ces accords sont explicitement mentionnés ou implicites, mais la frontière entre une référence spontanée et un placement sponsorisé peut être floue. Juridiquement, tant que le partenariat est contractuel et que les termes sont respectés, les mentions d’une marque dans une chanson contre rémunération ne sont pas illégales. Les artistes, quant à eux, restent libres de refuser ou de sélectionner les partenariats qui s'alignent avec leur image.

Un partenariat qui dépasse les paroles

Au-delà des placements de produits dans les textes, les accords marketing entre artistes et marques se déclinent sous diverses formes. Les marques investissent de plus en plus dans des partenariats globaux, où le rappeur devient un ambassadeur ou une égérie. Ces collaborations incluent souvent des campagnes publicitaires, des collaborations créatives sur des collections de mode, ou encore des présences lors d’événements prestigieux.

Pharell Williams pour Chanel

Des artistes comme Travis Scott sont devenus des icônes du marketing musical. Son partenariat avec Nike pour la création de sneakers ou encore son deal avec McDonald's pour un menu exclusif ont marqué un tournant dans la relation entre rappeurs et marques. Ces accords, très lucratifs, permettent aux artistes de s’associer à des marques sans pour autant se limiter à des mentions dans les paroles de leurs chansons.

En France, Booba est un autre exemple frappant. Le rappeur a lancé sa propre marque de whisky, D.U.C., et a également collaboré avec Puma. De leur côté, les marques y gagnent en visibilité auprès d’une audience jeune et fidèle, et s’associent à des artistes qui incarnent le succès, l’authenticité et la street credibility.

Les placements de produits dans les textes de rap et les accords marketing plus larges entre artistes et entreprises sont le reflet d'une évolution majeure dans l’industrie musicale. Ces partenariats témoignent de l'influence grandissante du rap et de son rôle dans la culture populaire. Loin d’être seulement une forme de publicité, ces collaborations permettent aux rappeurs de monétiser leur influence tout en restant connectés à leur public, et aux marques d'accéder à une visibilité puissante et authentique. Ces accords, désormais partie intégrante de l’industrie musicale, continueront de façonner la relation entre musique et marketing.

✍️ Écrit par Jules Minerz
⬇️ Partager cet article :  

_______

Rejoins notre équipe de rédacteurs !

Message reçu ! On revient vers toi très vite
Oops! Something went wrong while submitting the form.